La Californie, qui était le symbole du dynamisme de l’innovation et du rêve américain, est
aujourd’hui considérée comme "Has been" et voici pourquoi.

L’exode des entreprises.
De nombreuses entreprises, notamment dans la tech (comme Tesla ou Oracle), ont déménagé leurs
sièges sociaux vers des États comme le Texas ou la Floride. Les impôts élevés (sur le revenu, les
entreprises et les propriétés). La réglementation stricte qui complique les affaires. Le coût de la vie
exorbitant, notamment en matière de logement où les prix de l'immobilier ont atteint des sommets, rendant difficile, pour beaucoup, de vivre confortablement, même avec un bon salaire. Tout ceci
n’aide pas à offrir des conditions de travail idéales aux employés.
Changement d’image culturelle, et déconnexion générationnelle.
La Californie est souvent perçue comme l’épicentre du wokisme, un courant militant mettant en
avant les questions de justice sociale, de diversité et d’inclusivité. Si certains louent ces avancées, d'autres critiquent ce qu’ils considèrent comme des dérives à cause des censures culturelles, des quotas jugés excessifs, et d’un activisme parfois déconnecté des priorités concrètes (sécurité, logement, etc.).
Mais au-delà du wokisme, c’est toute la culture californienne traditionnelle qui est remise en
question. De Hollywood à la Silicon Valley jusqu’à l’image du rêve californien, tous ces clichés sont
associés à la génération des baby-boomers. Cette génération a connu une époque de prospérité, de
liberté culturelle, et d’ascension sociale facile, mais ces valeurs résonnent peu chez les jeunes
d’aujourd’hui. Les générations Y et Z se heurtent à un contexte totalement différent car le coût de la
vie est prohibitif et il empêche notamment l’accession à la propriété.
Les opportunités économiques sont concentrées dans des secteurs ultra-compétitifs et qui laisse peu
de place aux autres secteurs d’activités comme l’artisanat. Ils rejettent les symboles de la
surconsommation et de la superficialité qu’ils associent à la Californie d’hier.
Le résultat est sans appel. La Californie est vue comme un état au mieux nostalgique au pire comme
un état figé dans une culture d’un autre temps qui ne correspond plus aux préoccupations actuelles,
qui sont, pour beaucoup, plus terre à terre.
Le surf, un emblème démodé.
Un sport illustre parfaitement tout ceci. Le surf. Le surf, autrefois symbole ultime de la culture
californienne, est aujourd’hui perçu comme dépassé par beaucoup. Popularisé dans les années 60
par des films, des musiques et des marques, le surf incarnait l’idéal californien de liberté, de
connexion avec la nature et d’évasion. Cependant, cette pratique est désormais marginalisée par des
activités plus modernes, comme le skate, le kitesurf, ou même les sports électroniques (eSport).
Le surf est également critiqué pour son caractère élitiste et peu inclusif, réservé à ceux qui vivent
près des plages et peuvent s’offrir l’équipement nécessaire. Enfin, le surf n’est pas réellement en
phase avec les préoccupations environnementales des jeunes générations, qui pointent du doigt la
pollution plastique dans les océans et le manque d'engagement écologique de certaines figures du
milieu. Là où le surf symbolisait autrefois le dynamisme californien, il est désormais vu par certains comme un mythe boomer une pratique attachée à une époque révolue et toujours plus déconnectée des réalités actuelles.
Les problèmes environnementaux, semble être un parallèle avec les autres problématiques.
Les incendies de forêt, la sécheresse, les coupures de courant et les inondations soudaines sont des
symboles frappants d’une Californie qui semble en lutte constante contre la nature.
Ces catastrophes traduisent non seulement les effets du changement climatique, mais elles illustrent
aussi une forme de fragilité structurelle. De la même manière que l’État perd son leadership
économique et culturel, il semble perdre son contrôle sur l’environnement.
Les incendies dévastateurs sont devenus une métaphore, autrefois terre de renouveau et
d’ascension, la Californie est aujourd’hui un État où les rêves s’éteignent sous les flammes.
La sécheresse chronique symbolise l’épuisement des ressources économiques et sociales, où les
coûts élevés et les inégalités croissantes empêchent de nourrir un rêve collectif.
Pour en finir avec les catastrophes, les tremblements de terre, bien qu’imprévisibles, rappellent que
la Californie repose sur une base instable, tout comme son modèle économique et culturel, qui
pourrait s’effondrer s’il n’est pas profondément réformé.
Depuis la France nous avons l’impression d’un mythe qui s’effondre.
La Californie a longtemps été perçue comme un paradis sur Terre, un lieu où l’innovation, la liberté et le progrès culturel étaient à leur apogée. L’image d’Hollywood, des start-ups de la Silicon Valley, et
des plages de Malibu a alimenté un fantasme collectif, surtout dans les années 80 et 90.
Cependant, cette vision s’érode, Les reportages sur la crise des sans-abris, les problèmes de sécurité
et les, incendies de forêt montrent une réalité bien différente du rêve californien. La montée en
puissance des États concurrents comme le Texas, nouvel emblème du rêve américain, est vue comme
un signal que la Californie a perdu son leadership.
Malgré tout ceci.
La Californie, qui semble être le reflet de l’Europe, reste influente, malgré ces critiques, elle demeure
une puissance économique mondiale, un centre d’innovation technologique, et un pôle culturel
majeur. Cependant, la convergence entre son déclin perçu et ses catastrophes naturelles interpelle.
Pour retrouver son éclat, la Californie devra non seulement réinventer son modèle économique et
culturel, mais aussi répondre aux défis environnementaux qui menacent son avenir. Cette
réinvention pourrait servir de modèle au vieux continent.
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